Les nuits passeront les
unes après les autres faisant fuir le jour sur une planète Terre à présent
occupée par un cimetière de molécules où triomphe d’un éclat sanglant le
royaume des morts. Il ne reste des plaines de la honte humaine que le souvenir
de tant et tant de conflits, de corps meurtris par la bêtise et la cupidité du
délire mondain, de vouloir connaitre une croissance sociétaire infinie sur une
Terre pourtant bien délimitée depuis la nuit des temps. Les rêves de grandeurs
d’une minorité de mégalomaniaques auront eu raison du lendemain de cette
civilisation.
A présent les Hommes sont bien assagis quand
de leurs corps tombant en poussière, ils se dissolvent dans l’eau de mer,
mélangés les uns aux autres sans aucune différence de couleurs, sans doute comprennent-ils
enfin que la seule chose qui leurs ne fut jamais demandée sur cette planète eut
été de réussir à vivre ensemble. Époque éclatante où le Malin danse sur les
mains en regardant le monde du Très Haut tomber en miettes sous le poids de la
vanité des hommes milliardaires en monnaie de singe, individus qui furent
incapables de percevoir que c’est en faisant le bien que l’on devient quelqu’un
de bon et non, en méprisant et en écrasant les plus faibles que l’on s’offre
une place au paradis que ce dernier existe ou non.
De cette Terre que connu
l’Homme, il ne reste que le tourbillon des océans démontés touchant les cieux et
rappelant de la sorte aux derniers survivants de la race humaine, qu’en
crachant en l’air on ne peut que se cracher dessus. En guise de sol où se
dressait auparavant leur ivresse architecturale composée de gratte-ciels, la
terre s’écarte en chaque instant comme un pain qui se déchire en son milieu, laissant
jaillir les flammes de l’enfer et la roche en fusion qui réduit en cendres tant
de corps tombant à tout jamais dans les entrailles de la damnation. Ceux qui
peuvent encore l’entendre comprennent qu’en se prenant pour Dieu, l’homme finit
comme tant de fois au cours de son évolution par être dévoré par l’ambition
galopante des plus riches au détriment des plus pauvres. L’avenir de notre civilisation fut mis à mal par
le sacre du narcissisme, de l’égocentrisme et de l’individualisme des plus forts mais
également, il faut bien l’admettre, par la passivité et le non
interventionnisme des plus faibles.
Le genre humain du 21ème
siècle se sera senti du haut de sa candeur interconnectée comme étant bien
au-dessus des lois de la nature. Certes, il fut capable d’inventer maintes et
maintes choses comme la science qui lui aura permis de faire croitre sa
longévité de vie ou de partir à la conquête des étoiles. Malheureusement, il oublia
dans sa quête de vitesse sociétaire de conserver une morale et une philosophie
de vie, au-delà de ce désir bien humain de ne se sentir vivre et de n’exister que
dans le regard des autres, sans compter le fait de vouloir à tout prix
repousser le plus loin possible sa propre mort dans une quête perdue dans la
recherche de l’immortalité. Cette civilisation aura fait proliférer bien plus de
guerres que de rêves, en faisant preuve d’une barbarie sanguinaire, rependant les
génocides et les tueries de masses, tout en banalisant la chose d’une manière
sordide, faisant du « Bon Blanc » un individu soi-disant supérieur
qui aurait été capable de tout mais jamais coupable de rien ! Cet individu
« le Bon Blanc » aura notamment anéantis toutes les autres ethnies de
la race humaine, en prenant un malin plaisir à tuer tout ce qui ne lui
ressemblait pas, faisant rimer la croyance en un Dieu comme une justification
tout droit tombée du ciel, permettant à elle seule de faire sortir le pire de
ce qu’il y a dans l’Homme en faisant de notre civilisation, l’une des plus barbares
que ne connut jamais le règne animal.
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