Le buveur souhaite la mort d’une
sorte de malaise social, d’une hypocrisie humaine rendant l’autre totalement
inapprochable sans le recours à la boisson. Il semble plus facile d’aborder quelqu’un
en étant saoul plutôt qu’en étant dans un état normal. Breuvage en main, le
prochain semble plus désirable, plus facilement joignable, l’ivresse est une
liqueur qui défait les barrières sociales.
Il en restera l’homme et sa
boisson, armé de sa nouvelle passion pour lui même, courte et éphémère, mais lui
permettant tout de même de se lancer à l’assaut d’une gazelle, tels est dans
bien des cas, le but premier de sa consommation mais ne nous y trompons pas,
ivresse et alcool ne font pas parties du même combat.
Femme ! Femme ! Je te
veux… s’écrie l’homme fort de sa bière en gueulant sur une donzelle, l’ivresse ne
rend pas forcément aimable. Couché sur la pensée du sexe facile, l’homme en
oublie ses bonnes manières à courir derrière toutes femelles identifiées comme
étant une proie à part entière. C’est normal se dit-il, bête avant l’heure,
avant de sombrer dans ce que nous réserve réellement la boisson.
Aux petites heures, on le retrouvera
couché sur le sol dans un endroit inattendu noyé dans un vomi qui ne sera
probablement pas le sien, qui s’en souvient ? Pas lui en tout cas, pas
cette fois, il en était sûre, il s’en souviendra, la nuit dernière il a faillit
ramener… Pourquoi ne pas recommencer dans ces conditions ? L’alcool est un
leurre face à notre réelle condition.
Ensuite, le vice fera son
apparition. L’alcool ne pardonne pas ! A boire, boire et reboire pour se
donner confiance, chasse à l’appui, il faut bien tenter sa chance, l’alcool est
mère du vice, à se sentir graviter dans un autre système solaire en étant à
mile lieux d’avoir encore les pieds sur terre. A l’insu de tous ces bons
moments, la dépendance entrera en jeu, tant et si bien que l’homme pensant
pouvoir partir sans arrêt vers une conquête en étant au mieux de sa forme, ne
connaîtra que le malaise de la dépendance mais certes, il faut du temps pour
que celle-ci s’installe.
Nuit
après nuit, ne trouvant pas son âme sœur, devenant gros et rongé par son breuvage,
l’homme fort de sa bière en viendra à dire : « Oh ! Tu sais, moi,
tant que j’ai ma bière… », résigné sous l’égide de l’alcool qui rend triste.
Et oui, triste, il ne restera plus que ça. A se remémorer année après année, de
verre en verre, la somme de mile mauvais souvenirs, l’homme fort de sa bière
tombera sous le joug d’une dépression secondaire, dépression engendrée par
l’alcool car oui, l’alcool rend dépressif.
Il n’en restera que le pâle
souvenir d’une gazelle lointaine, tellement belle dans un souvenir de triomphe mais
tellement éloignée de ce qui c’est réellement passé à cette époque : le
cœur de l’homme qui buvait chope en main est à présent alcoolique parce qu’il
aimait chasser dans ses rêves.
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