Du spectacle
désolant de « lépreux de l’âme », homme ou femme gisant au bout d’une
corde pendue dans la forêt des damnés, il ne reste que la tristesse de leurs
actes passés, une sorte de songe de ce que fut l'humanité à présent décimée.
Nul n’oserait prononcer le nom de leur bourreau ni même situer l’endroit précis
où se trouve cet antre de la mort ; cimetière des âmes déchues, sous peine de connaitre
le gourou du « Démon des Sept Lunes de pierres » - gardien de la
Démonie, petite main de l’horreur absolue dont il faut taire le nom…
« Lépreux
! Lépreux ! », Scande avec éclat le Démon des Sept Lunes de pierres à
ces hommes ou ces femmes basculant au bout de leurs vies : « Vous !
Riches et mécréants, vous demeurerez en ces lieux comme le reliquat de ce que
fût votre espèce ! Grasse, sale et puante. Impudente de désirs sadiques et
morbides sous le couvert de l’argent. Vous fûtes bannis du jardin d’Éden comme
de cette planète Terre détruite et ruinée par la force de votre bêtise sans
limite, ne connaissant aucune frontière comme ces armées de grillons que je lance
à présent à la poursuite de vos champs de blé au travers d’un simple soupire ; d’une
rancœur nauséabonde et sournoise que vous aurez su insuffler en moi ! Blafarde
humanité ! De crimes, de guerres et de pêchés sont faits vos désirs de volupté,
en ces lieux vous périrez pour l’Éternité ! ».
« Et si
un jour je vins à me calmer, il faudra que l’un d’entre vous en profite pour s’extirper
de ses chaines de larmes, avec l’unique but d’aller chanter sur les ruines de
vos champs de batailles, là où plus personne ne s’entend dans le fracas de vos bombes,
larguées sur l’incompréhension de votre propre vie ; qu’un Monde mis entre vos
mains, vous, homme ou femme, qu’il s’agisse de la planète Terre ou d’un
ailleurs dans l’immensité de l’infini, ne peut et ne doit être que l’expression
de la gratitude dont il vous faut faire preuve à l’égard du Divin, tant il est
jugulé par le Mal inhérent à votre propre condition. Homme, femme, vous naissez seul et
dans la souffrance, vous quitterez l’existence de la même manière ».
« Aucune
vie ne fut jamais livrée avec un mode d’emploi, faute de quoi, la plénitude d’un
Paradis tant escompté par vos souhaits, vous serait offerte sans le moindre
effort. Vaste fumisterie que la question de l’argent érigée en pierre d’édifice
de vos sociétés décadentes. Qu’elle fut donc votre garantie inébranlable que
les portes du Paradis s’ouvriraient forcément à l’aide d’une « Master
card » ? Si ce n’est par l’outrecuidance stupide d’un fou jouissant d’une
cuillère en argent dans la bouche depuis sa naissance, dictant avec la terreur
que lui confère son rang ce que doit être ou non la vie, qu’il ne comprend pourtant pas
plus qu’un autre. Imbéciles ! Aucun coffre-fort n’a jamais suivit un corbillard
au dernier jour de l’existence mais de cette erreur, « âmes riches et lépreuses »,
vous allez en connaitre le prix… »
Dixit, le Démon
des Sept Lunes de pierres
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