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Articles

La drague en rêve

            Le buveur souhaite la mort d’une sorte de malaise social, d’une hypocrisie humaine rendant l’autre totalement inapprochable sans le recours à la boisson. Il semble plus facile d’aborder quelqu’un en étant saoul plutôt qu’en étant dans un état normal. Breuvage en main, le prochain semble plus désirable, plus facilement joignable, l’ivresse est une liqueur qui défait les barrières sociales.   Il en restera l’homme et sa boisson, armé de sa nouvelle passion pour lui même, courte et éphémère, mais lui permettant tout de même de se lancer à l’assaut d’une gazelle, tels est dans bien des cas, le but premier de sa consommation mais ne nous y trompons pas, ivresse et alcool ne font pas parties du même combat.             Femme ! Femme ! Je te veux… s’écrie l’homme fort de sa bière en gueulant sur une donzelle, l’ivresse ne rend pas forcément aimable...
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La rupture

La perte de mon unique amour se fit en une fraction de secondes, me laissant seul face à l'éternité. De ces quelques paroles assassines que ma belle me planta dans l'âme, me faisant comprendre qu'elle en aimait un autre, il ne resta de moi qu'un être blafard, livide, d'un amour propre parti en vacance sur une terre aride où ne pousse que la souffrance de l'abandon. J'ai du me rendre à l'évidence en écoutant ses propos, son action était préméditée et résolue: "Raclure! Impuissant! Tu es la pire chose qui me soit arrivée... Je te quitte, je ne t'aime plus! ", me dit la sauvage que j'avais pourtant aimé durant tant d'années.  Le mal que je ressentis quand ses mots traversèrent mon esprit me firent l'effet d'un laser tranchant les hémisphères de mon cerveaux, dans une chaleur si intense que la brûlure  de cette opération symbolique allait laisser tomber deux parties de mon visage sur le sol de la cuisine, pour qu'i...

La poule du curé et la ruse du malin

  Tu te lèveras comme tous les matins pour vaquer à tes activités quotidiennes, tu n’en auras même plus conscience. Tu regarderas les gens autour de toi marcher, courir et s’enfuir, tu n’en auras plus conscience. Tu rigoleras par habitude, la vie est ainsi faite, celui qui ne rît pas est quelqu’un qui est en dépression, tu n'auras plus conscience de rire pour le plaisir de l’acte accompli mais bien par sympathie.   Les jours passeront comme des voitures partout autour de toi, tu auras connu tout ce qui est à connaître sur cette Terre que ce soit en mal ou en bien, puis ! Un jour, tu te réveilleras jeune de la vieillesse que tu constateras partout autour de toi. Dieu que le temps passe, tes amis seront tous vieux, desséchés et désœuvrés par une vie qui passe et qui les auras tabassés par la jalousie de celui ou celle pour qui les choses se seront un peu, juste un peu moins bien passées. Dieu qu’il fait sombre, la vie est parfois si sale qu’on dirait qu’il fait nuit en ...

Je l'aimais

Mécréante à pourfendre l’infamie du désir d’aimer, elle m’a brisé comme l’araignée tisse sa toile. Je n’en ai gardé que la souffrance de mes membres écartelés aux quatre coins de son garde manger. Souffrant d’un corps ne pouvant même plus saigner, il ne me resta que mes yeux pour pleurer, derrière cette femme que j’ai tant désiré et qui m’aura vu sombrer sous les feux prononcés de cet innommable verbe aimer ; depuis, je n’ai plus jamais conjugué.   Je me sentais trop déchiré par toutes ces années passées à ses côtés, à courir derrière elle comme tous ces hommes qui la poursuivent et qui jamais ne sauront la regarder. A ouvrir les yeux sur cette vérité cruelle, ce n’était pas moi, je faisais juste partie d’un plan prédestiné, à devoir combler quelques mois qu’elle m’aura laissé passer à ses côtés, pour mieux me jeter au profit d’un homme qui d’une voiture de luxe saura la combler.   J’en garde le souvenir amer de mile putes tirées, comme   pour ou...

L'ignorance du Serpent

      Ce matin, je me suis réveillé tout rampant, le sang froid, avec un physique peu charmant, je me suis réveillé Serpent.     Nul ne sait comment ni pourquoi mais la situation était celle-là et je devais l'accepter de cette manière car je ne pouvais rien y faire.     Sortant de mon panier pour aller travailler, les gens criaient à la vue de mon passage et de ce que je représentais. Je les comprenais évidemment mais je n'avais pourtant aucune envie de leurs faire peur et encore moins de les mordre ni d'être méchant.     J'avais beau hurler dans le vide de mon esprit et siffler autant que je le pus, rien n'y faisait; j'étais devenu un serpent, les gens me jugeaient comme un nuisible.  Petit à petit, je compris de mieux en mieux ce que signifiait le fait d'être différent, aux yeux des hommes, des femmes et des enfants. Il faut dire que certains naissent avec un bras ou une jambe en moins et on les catalogue comme différents, un peu comm...

Deux coups de visse et tu passes à la suivante

Tu tapes ! Tu tapes ! Tu tapes toute la journée. Y’a personne qui va te demander de pondre une idée… Le travail à la chaine c’est de la répétition. De la répétition et encore de la répétition. Je suis juste payé pour planter deux clous et trois visses au bon endroit et au bon moment parce que j’ai deux bras pour pouvoir le faire sinon, le meilleur conseil à donner est de laisser sa tête partir en vacances tout en restant concentré un minimum sur sa tâche. Ce travail n’est pas difficile mais il n’a pas de sens, aucune raison d’être, il rendrait fou un idiot ! La tâche est avilissante, c’est un travail de silence où ne demeure que le bruit des machines. Une fois que j’ai pointé et que mon boulot commence, je sais déjà que je vais répéter les mêmes gestes pendant huit heures et contre ça, il n’y a rien à faire. C’est comme ça et il faut l’accepter ou c’est la porte direction l’usine à drogues dans la rue, une usine qui coûte beaucoup d’argent et qui n’en rapporte pas du ...