Je n’ai
pas toujours eu la vie simple. Plus d’une fois, j’ai ressenti le besoin de me
coucher sur l’asphalte pour conjurer le sort une fois pour toute, me disant
qu’une charrette du diable déciderait bien en mon nom s’il me fallait continuer
sur cette terre ou passer de l’autre côté. Par delà les brumes entrelacées, là
où n’existe ni souffrance ni cupidité, un rêve sans fin, la mort ni plus ni
moins.
J’ai songé
à ce moment si souvent que j’en avais oublié ce que pouvait encore signifier le
mot « aimer ». Mais, au court de cette vie que je traverse pas à pas,
je me rends compte avec de plus en plus de lucidité que le plus important n’est
pas t’en d’aimer que de se sentir aimé.
Blotti
contre ce cœur que je ne connais pas encore mais que j’ai l’impression d’avoir
toujours désiré, je serais prêt à arrêter la course des étoiles pour en
dessiner ton portrait, femme au parfum doté d’une volupté aussi subtile que ne l’est
cette petite mort que je veux connaître à tes côtés. Malheureusement, je ne suis
ni peintre, ni magicien, mais, si tu le souhaites je t’accorderais chacune de
ces respirations qui se mêleront dans nos baisers que je désire sans fin.
La
fin ? Je n’ai pas encore envie d’y songer, pas avant même d’avoir commencé
à devenir cette partie de toi, qui te donnera des ailes pour couvrir les
enfants de ce rayon de soleil qui émane des gens qui aiment et qui savent le
faire partager.
Pour
autant, comme je pense l’avoir dit, je n’ai pas inventé de poudre magique pour
rendre la vie un peu moins maléfique. Je ferais mon possible pour ne pas me
sentir englué dans la boue du désir d’autrui car, il est si souvent facile de
penser que l’herbe est plus verte chez son voisin. Il n’est pas non plus dans
mon intention de te demander en mariage, mais bien de d’épouser à chacune de
mes pensées perdues dans l’ombre de ton visage, qui parfois ne sera pas prêt de
moi, pour me donner le courage de faire face à la souffrance d’un quotidien qui
se présente pour bon nombre de fois, sous un visage inhumain.
J’ai parcouru
tellement de fois ce désert aride que nous offre la non-acceptation, qu’en
simple lot de consolation, je n’ai reçu que la pitié de la gente
féminine ; voyant en moi un pauvre malandrin, assaillit par les malheurs
d’une existence semblant, pour le tout un chacun, des moins probables. Et
pourtant ! La perte de tant d’êtres chers, tombés sous les feux de flèches
empoisonnées que nous garanti au détour d’un choix, cette société qu’il nous
faut pourtant accepter ; ne m’a jamais fait trépasser. J’ai bel et bien
mis le genou à terre mais je me suis toujours relevé. La vie n’est pas une
simple chose dont il faut impunément se débarrasser, sous prétexte qu’il y a
mieux ailleurs, au travers d’une autre forme de continuité, aussi improbables
soient les rêves de l’homme qui souhaite vitre pour l’éternité.
Fort de
cette expérience, je t’écris cette lettre pour te donner la force d’avancer et
de continuer à espérer que chaque être humain sur cette planète, peut connaître
un amour ne connaissant aucune limite, mis à part peut-être ce jour qui ne
verra pas le ciel se coucher sur l’horizon d’un lendemain.
Ton
pote.
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