Si l’amour était un fruit, il me suffirait de
le cueillir entre tes jambes pour connaître la simplicité de la jouissance.
Mais, le sexe ne fait pas tout : parfum vorace qui ronge le cœur et l’âme,
l’amour se nourrit aussi bien de la bonté de mes sentiments, que de ce mal que
je ressens lorsque je suis englué dans la boue du désir d’autrui : l’amour
est une arme à double tranchant.
Je ne parle plus ici du
désir primaire de la chair mais de la volonté de connaître en son nom, qu’elle
soit femme ou Dieu, l’ombre de la perfection : l’herbe est toujours plus
verte chez son voisin. Il n’y a rien de plus difficile que de choisir son
prochain.
Quoi qu’il en soit, ici beaucoup tenteront de commettre une entourloupe, en se
disant simplement qu’il suffit de vivre sans sa moitié. C’est bel et bien là le
mal du siècle, l’individualisme dans toute sa splendeur. Mais ! Comment
tenter de tisser des liens entre les deux rives d’un fleuve qui se nomme vie et
mort, sans posséder la capacité de pouvoir se dédoubler ? Je pense que la
réponse est simple, il suffit d’accepter sa condition d’homme ou de femme voué
à périr un jour ou l’autre, et qui sans l’un et l’autre n’auront jamais connu
qu’un côté de la rive. Il est un fait que notre société manque profondément
d’amour et qu’en conséquence, elle n’a de cesse de partir à la dérive.
D’une façon plus imagée,
j’en viens même à penser que si la vie était un gouffre d’une profondeur
inouïe, l’amour ne pourrait être que le terreau nous permettant de refaire
surface. La vue ne serait pas forcément plus belle que celle connue au fond du
trou, mais dieu que la lumière est splendide quand on n’a connu que la froideur
des ténèbres et l’obscurité de la nuit.
Cependant, l’homme n’aime
pas les demi-mesures et il promet à sa belle, un amour se voulant éternel, un
amour ne connaissant aucune barrière, si ce n’est la mort à part entière.
Ceux-là ont sans doute encore Foix en la race humaine mais, cette crédulité les
poussera vers maintes souffrances car, selon l’expression consacrée, il est une
grave erreur que de mettre tous ses œufs dans le même panier.
Que nous reste-t-il alors
en simple songeur ? S’épargner la souffrance du désir d’aimer ? Vivre
seul et non accompagné ? Baiser à n’en plus pouvoir et cracher son venin à
la face du destin ? Ou encore miser tout sur une seule personne en se
disant que cette fois-ci c’est la bonne ? Nul homme ne possède cette
vérité car même la haine est une façon d’aimer !
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